[Parenthèse] L’immigration et le paradoxe identitaire, entre mémoire historique et politique

En Europe, en Asie comme en Afrique, aucun peuple n’aspire à devenir étranger dans son propre pays. Et je l’avais déjà signalé notamment par rapport à la mémoire de la guerre d’Algérie et plus globalement du colonialisme, la position des différents bords politiques vis-à-vis de l’immigration imposée aux Français est pour le moins schizophrénique et paradoxale au regard de leurs passifs respectifs : un ancien partisan de l’Algérie française serait sans doute le plus mal placé pour critiquer l’islamisation de l’Hexagone et l’immigration maghrébine, alors qu’un ancien militant anticolonialiste devrait logiquement se rallier à la fermeture des frontières au nom de la souveraineté des nations.

Avec le conflit israélo-palestinien j’ai pu constater les mêmes aveuglements idéologiques. Au moment du vote de la « loi immigration » en ce début d’année, j’ai été étonné de voir des images de gauchistes protester contre cette dernière… avec un drapeau palestinien. Le porteur de l’étendard savait-il que l’identité palestinienne s’était précisément forgée contre l’immigration (juive en l’occurrence)? C’était notamment le cas lors de la « grande révolte arabe » de 1936-1939.

Et réciproquement, il est plus que stupéfiant de voir plusieurs extrêmes-droites européennes être totalement inféodées à Israël et l’idéologie sioniste, au point de vouloir reconnaître l’annexion brutale de Jérusalem par l’Etat hébreu (au mépris du droit international) : si un peuple peut légitimement se plaindre d’avoir subi un « grand remplacement » démographique au XXe siècle, ce sont bien les Palestiniens! Bonjour l’hypocrisie et/ou l’ignorance abyssale de certains!

Avec les évènements tragiques se déroulant en Nouvelle-Calédonie depuis deux semaines maintenant, même constat. Nous pouvons voir et entendre des gauchistes en première ligne pour protéger, démographiquement, l’identité d’un peuple autochtone mais qui trouverait scandaleux une politique similaire en Europe, et à l’inverse des droitards qui appellent à la solution de force avec une répression maximale, sourds aux revendications d’une population véritablement indigène pour le coup!

Car l’histoire des Kanaks ressemble à s’y méprendre à celle de différentes peuplades amérindiennes (dépossession foncière, réserves…). Reste la critique légitime par rapport aux méthodes employées par les émeutiers pour protester, qui sont encore un autre débat. J’ai ma propre opinion sur la question de la violence : sans se livrer à une généralisation, on peut facilement constater qu’il existe un véritable problème de délinquance et de criminalité chez les Kanaks, entre alcoolisme et drogues, misère intellectuelle et tribalisme, expliquant les multiples échecs scolaires dans une jeunesse désoeuvrée. Et non, ce n’est pas le colonialisme français qui est responsable, mais en premier lieu les concernés : la famille et l’entourage notamment. Une simple recherche avec des mots clés pour retrouver d’anciens articles suffit à éclairer le lecteur (celui-ci de Libération, datant de 2017, journal peu soupçonneux d’être complaisant avec la France sur ce dossier).

A propos Ludovic

Passionné d'histoire contemporaine, militaire et géopolitique, je chronique essentiellement sur ces sujets.
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