La propreté est-elle une valeur de gauche ou de droite?

L’actualité politique est décidément riche en rebondissements dans l’Hexagone. C’est un sujet moins reluisant toutefois que je vais aborder aujourd’hui – encore qu’il reste en lien avec la médiocrité de notre classe politique. Il m’est venu en tête après avoir eu l’occasion de visiter un peu Paris et Marseille récemment, où je n’ai pu que regretter cette vision affligeante des deux plus grandes villes de France, où peuvent se côtoyer la modernité et une certaine forme de tiers-mondisation, cette dernière illustrée par les piles de déchets non traités. Si Montpellier n’est déjà pas terrible à ce niveau, la différence m’a sauté aux yeux à peine descendu du train.

Je repensais à ce sujet car il y a quelques mois, en début d’années, j’avais visité, l’espace d’une semaine, une ville où mes ancêtres avaient vécu, au sud de la Méditerranée, dans un pays peu ouvert au tourisme. Si je n’ai eu aucun problème avec les habitants, j’ai été sidéré par la saleté générale. J’en avais eu des échos pourtant grâce à de multiples témoignages, mais le voir sur place, c’est autre chose : des déchets étalés un peu partout, des sacs plastiques qui volent dans les arbres… J’ai peine à croire que les dirigeants politiques de cette nation, surenchérissant de patriotisme et disposant de ressources financières considérables, ne puissent pas payer à leur peuple un service de ramassage des ordures digne de ce nom. De même je me demandais s’il n’y avait rien dans l’islam qui pourrait inciter les pratiquants à respecter l’hygiène publique (la religiosité y étant élevée).

J’en reviens à la France, la question que je me suis posé est dans le titre du billet. Où se situe la propreté sur l’échiquier politique? Faut-il être de gauche ou de droite pour garder son pays propre, ne pas permettre que des ordures s’accumulent sur la voie publique? Deux conceptions pourraient en sortir :

-ce serait une valeur de droite, car ce camp politique symbolise l’ordre, la discipline et la gestion responsable d’une nation. Le bord opposé représenterait le laisser-aller général, le laxisme, le manque de fermeté là où elle serait nécessaire ;

-on pourrait rétorquer que le souci de la collectivité et du bien commun est au contraire ancré à gauche, qui, normalement, possède un meilleur sens du service public. A cela il faut ajouter l’écologie, historiquement plus ancrée dans ce bord (même si à l’origine elle était apolitique). Toujours dans cette réponse, à droite prédominerait l’individualisme triomphant, n’y règneraient que ceux qui ne se préoccupent que d’eux-mêmes, qui n’ont aucun scrupule à polluer.

En vérité ce problème d’ordures ménagères relève du civisme, qualité qui devrait se situer au-dessus des partis. Nous pouvons trouver autant de raisons de gauche que de droite pour s’inquiéter de la salubrité publique. En attendant je suis inquiet de voir mon pays ressembler de plus en plus aux débuts du film Idiocracy

A propos Ludovic

Passionné d'histoire contemporaine, militaire et géopolitique, je chronique essentiellement sur ces sujets.
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